Zone euro

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Sommet de Bruxelles : obligation de résultat

pour sauver l’Europe

 

drapeaux-UE.jpgAngela Merkel et Nicolas Sarkozy sont parvenus mercredi soir à Berlin à une position commune sur un nouveau plan de sauvetage financier de la Grèce et sur une participation du secteur privé.

 

Le président français s'était rendu mercredi après-midi à Berlin pour une réunion et un dîner de travail avec la chancelière Angela Merkel, afin de tenter de surmonter les réticences allemandes, principal frein à un accord.

 

La délégation française a fait savoir que la France et l'Allemagne sont parvenues à l'issue de cette entrevue à un accord, dont la teneur n'a pas été révélée.

 

Cette position commune devait être soumise au président du Conseil européen Herman Van Rompuy dans la nuit, à quelques heures d'un sommet de l'Eurogroupe à Bruxelles.

 

Afin de se donner plus de temps pour convaincre le secteur privé, la dernière réunion préparatoire au sommet a été reportée de mercredi soir à jeudi matin. Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement débutera donc une heure plus tard que prévu, à 13 h locales au lieu de midi.

 

La chancelière allemande et le président français rencontreront le Premier ministre grec, George Papandréou, jeudi matin à Bruxelles. Ils s'entretiendront ensuite avec le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy, avant le début du sommet extraordinaire de l'Eurogroupe.

 

Eviter la contagion

 

Les dirigeants européens doivent trouver lors du sommet de jeudi une solution convaincante à la crise de la dette grecque sous peine de déstabiliser l'économie mondiale, a averti mercredi le président de la Commission européenne.

 

José Manuel Barroso a adressé un message d'une gravité inhabituelle aux responsables de la zone euro, alors que ceux-ci peinent toujours à s'accorder sur un plan d'aide à la Grèce susceptible de rassurer les marchés et d'éviter une contagion de la crise de la dette dans la région.

 

"Personne ne doit se faire d'illusion : la situation est très sérieuse. Elle requiert une réponse, sans quoi, les conséquences seront ressenties aux quatre coins de l'Europe et au-delà", a-t-il déclaré.

 

"Les éléments de la solution sont connus", a-t-il dit, avant de les énumérer : des garanties pour la viabilité des finances publiques grecques, une implication réaliste du secteur privé, une plus grande souplesse du fonds de sauvetage de la zone euro - le Fonds européen de stabilité financière (FESF) - le renforcement du système bancaire européen et davantage de liquidités pour alimenter l'économie de la région.

 

L'ancienne ministre française de l'Economie Christine Lagarde participera au sommet pour représenter le Fonds monétaire international, qui a d'ores et déjà recommandé aux dirigeants de la zone euro de renflouer le FESF et de lui permettre d'acheter des obligations souveraines sur le marché secondaire.

 

Mais ces deux mesures nécessiteraient une modification des règles du FESF et la ratification des parlements nationaux, et pourraient donc se heurter à l'opposition de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la Finlande.

 

Le rôle des institutions bancaires

 

bagarrePlusieurs banques et assureurs européens ont envoyé dans la soirée aux dirigeants de la zone euro une proposition complexe précisant leur participation au deuxième sauvetage de la Grèce, qui doit se monter à 115 milliards d'euros.

 

Les banques proposent un mélange de mesures de recon- duction d'obligations souveraines existantes ("rollover"), d'exten- sions de maturités et d'autres mesures pour une participation totale d'environ 40 milliards d'euros sur trois ans, mais les détails n'ont pas encore été finalisés.

 

Mais ces options, déjà évoquées par les dirigeants européens, risquent d'entraîner de la part des agences de notation une qualification de défaut complet ou sélectif sur la dette grecque.

 

La BCE pourrait alors décider de ne plus accepter la dette grecque en garantie lors de ses opérations de refinancement, ce qui priverait les banques grecques de liquidités.

 

Seule une troisième option étudiée par les dirigeants de la zone euro permettrait d'éviter un tel scénario, mais au prix d'une taxation du secteur bancaire.

 

Or les banques, représentées par l'Institut de la finance internationale (IFI), se sont vivement opposées mercredi à un tel prélèvement obligatoire, qu'elles estiment injuste pour celles d'entre elles qui ne sont pas exposées à la dette grecque.

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